Gérard Blanchard, vice-président de la CDA : la figure du double en politique.


Le 29 juin, lors d'une réunion présentant aux associations de la CDA le fameux "Guide paysager relatif aux éoliennes", Vent debout a voulu connaître la position de Gérard Blanchard, vice-président de la CDA mais également élu conseiller régional, chef de file en Charente-Maritime sur la liste d'Alain Rousset. En effet, Alain Rousset a affirmé, à propos des éoliennes, que "cela devient intolérable".
Réponse surprenante de Gérard Blanchard : "ce sont les propos du candidat, cela n'a pas été voté".

Croire en la parole politique

Pour Vent debout, qui veut croire à la parole politique, il est difficile d'entendre que le vice-président de la CDA puisse avoir une position différente de celle de la liste d’Alain Rousset sur laquelle il a été élu conseiller régional. Sinon, comment s'étonner ensuite de la désaffection des citoyens pour le vote ?

Pourtant, l'opposition grandissante à la multiplication des projets éoliens est de mieux en mieux entendue par les élus, et c'est tant mieux. Encore dernièrement, 600 maires viennent de signer un appel en ce sens. Voir notre article.

Les déclarations pour les élections régionales

Alain Rousset s’est exprimé à plusieurs reprises ces dernières semaines sur l’éolien en Région Nouvelle-Aquitaine, pour remettre en cause sa prolifération.

Il a notamment déclaré, lors d’un débat entre les candidats le 22 juin sur TV7 :
« Je suis d’accord avec Nicolas Florian, je dis « moratoire ». Je me suis exprimé il y a quelques semaines là-dessus, notamment dans le Limousin. Je pense que cela devient intolérable, je suis d’accord avec Nicolas Thierry. Il faut travailler sur les éoliennes off-shore assez loin. Il faut qu’on travaille en renouant le dialogue public. Sur le nucléaire, on a un travail à faire sur la sécurisation des 15 ou 20 ans qui restent aux centrales nucléaires en fonction : on a créé à Blaye un cluster sur la sécurisation et les métiers sensibles. »

Lors de ce débat, Nicolas Thierry (EELV) a déclaré « Il y a une acceptabilité qui ne passe plus du tout. Dans le nord de la région, en Poitou-Charentes, il ne faut plus mettre un mât. Il y a un potentiel très important pour l’éolien flottant très au large qui ne bétonne pas les fonds marins. Sur l’éolien terrestre, c’est évident, il faut remettre le dossier à plat et revoir les modalités de consultation parce qu’aujourd’hui ça ne va plus. 
L’urgence c’est de revoir les modalités de concertation. Aujourd’hui dans les territoires, un gros groupe arrive, impose des projets, ça ne passe pas. L’éolien a sa place dans le mix énergétique mais si un territoire n’en veut pas et que les modalité de concertation sont respectées, il ne faut pas l’imposer. L’avenir, c’est l’éolien off-shore flottant. »

Les autres candidats sont allés dans le même sens lors de ce débat. Voir le débat (minute 49)

Un guide paysager au service de certitudes prédéfinies

Sans nier l'intérêt technique d'une étude paysagère, la donne est faussée au départ, car la CDA s'enferme dans ses certitudes.
  • La CDA ne veut ni voir ni entendre que sa stratégie d'implantation d'éoliennes fait le lit de la privatisation de l'espace et de l'énergie ;
  • La CDA ne veut ni voir ni entendre que des interrogations majeures viennent sur les "vertus" de l'éolien terrestre et le massacre des paysages ;
  • La CDA ne veut ni voir ni entendre le mécontentement des habitants concernés ;
  • La CDA ne veut ni voir ni entendre l'opposition quasi unanime des maires de la CDA concernés par les projets, voire d'autres qui ne sont pas directement impactés.
Mais la CDA nous propose un "guide paysager" qui servira à "définir les zones où les éoliennes ne sont pas acceptables, celles où elles le seront sous conditions, et celles où elles seront acceptées" comme il nous l'a encore été précisé le 19 juin.
CQFD : la CDA veut imposer aux habitants et aux maires des zones d'acceptation d'éoliennes en instrumentalisant la question paysagère.
Il n'y a en réalité aucune concertation de fond, mais seulement de pure forme puisque les objectifs éoliens ne sont ni redéfinis et ni réévalués.
Le Préfet aura beau jeu d'accepter des projets éoliens dans ces conditions.
Il est à craindre que la multiplication des réunions à venir (Copil, ateliers, restitutions,...) ne serve qu'à préparer les esprits à une acceptation.
Les habitants ne doivent pas être dupes. Les élus ne devraient pas l'être…