Plan climat : plus de social. Deux propositions pour accélérer une transition vertueuse


Urgence climatique ET urgence sociale sont intimement liées.

C’est pour cette raison que « La Rochelle territoire zéro carbone », pilier du plan climat, doit être réinterrogé. Non pas pour réduire les ambitions, mais parce que ce slogan très « com » est en partie faux. En effet, produire plus d’électricité, même renouvelable ne diminue pas les émissions de gaz à effet de serre existantes liées aux énergies fossiles (Port, aéroport, véhicules, bâtiments…). Surtout que l’électricité, en France, est largement décarbonée avec le nucléaire, l’hydroélectrique et la production renouvelable existante.

Par ailleurs, avoir retenu l’échelle de l’Agglomération pour le territoire zéro carbone permet de faire peser l’essentiel du poids de la production d’énergies renouvelables sur les communes rurales de la périphérie, les moins productrices de gaz à effet de serre (GES).

 Le Plan climat doit être revu

Le projet de Plan climat est déjà un échec sur le fond et sur la méthode utilisée pour son élaboration. Il a été voté d’extrême justesse, à 4 voix (sur 82 élus), au conseil communautaire. 18 maires sur 28 ont dénoncé la gouvernance de ce projet dans une lettre ouverte.

Modifié ? Vraiment ?

Face à l’opposition massive des élus et des habitants impactés, l’Agglomération a modifié (un peu) sa position et affirme vouloir réorienter ses objectifs, en particulier sur l’éolien, autour de trois axes : concertation, dimension publique des projets, production partagée avec les habitants.

Cela pose plusieurs questions, mais la principale demeure celle des objectifs éoliens : à ce jour, l’Agglo a pour objectif de production éolienne « une trentaine de machines de 4 MW chacune qu’il sera nécessaire d’installer sur l’agglomération ». Soit 100 à 120 MW.

Cela facilite les ambitions des promoteurs qui ont actuellement 5 projets sur le territoire. Actuellement, 3 projets ont été refusés par le préfet. Les refus ont été motivés par des contraintes techniques liées à l’aérodrome et aux radars militaires. Mais les promoteurs veulent contester ces décisions en justice.

Nous apprécions que l’Agglo ait émis un avis défavorable sur deux projets (EOLISE et ENGIE). Mais si l’objectif reste d’implanter 20 à 25 éoliennes, qu’elles soient un peu publiques -ou privées- comme l’évoque l’Agglo, elles seront, de fait, implantées en nombre à proximité de dizaines de milliers d’habitants. Elles dégraderont gravement le cadre de vie, la biodiversité.

On ne peut pas prétendre sauver la planète en sacrifiant une grande partie des habitants.

Par ailleurs, Vent debout n’est pas associée aux concertations sur la transition écologique, contrairement à d’autres associations plus en accord avec la politique de l’Agglomération (et subventionnées) …


Vent debout propose 2 mesures sociales pour une transition sociale et écologique.

 1.   Augmenter l’aide aux travaux d’isolation des logements collectifs et individuels pour réduire de façon importante la consommation d’énergie, en complément des aides nationales très insuffisantes. La première enveloppe de 500 000€ a été consommée, et a dû être rallongée de 250 000€. Cela montre l’ampleur des besoins et la volonté des habitants de s’engager dans la transition énergétique. Si ces sommes ne sont pas négligeables, elles sont loin d’être suffisantes.

2. Une aide de 50% pour toute installation de panneaux photovoltaïques sur les logements des particuliers et les équipements publics. Cette non prise en compte par l’agglomération des panneaux solaires demeure un mystère, alors qu’elle est prête à investir massivement dans des projets éoliens en partenariat avec des industriels privés.

Ces deux mesures, en subventionnant isolation et photovoltaïque, ont un double avantage : c’est le parc d’habitations que l’on améliore sur le long terme au-delà des occupants actuels, en plus de l’aide nécessaire et urgente aux personnes.

Alors que l’on trouve des millions pour l’aéroport, pour le port et l’accueil des paquebots polluants, pour les tribunes VIP du stade, et bien d’autres choses, l’urgence climatique et sociale doit réinterroger les priorités de financements et d’investissements de l’Agglomération.

Inverser la logique de décision

Notamment sur l’éolien, il faut d’abord consulter les élus et les habitants concernés sur les possibilités d’implantation. Combien, où, comment et à quelles conditions ? Ensuite, adapter la part des différents modes de production en conséquence.

Or, depuis le début la CDA tente de faire accepter au forceps des éoliennes pour atteindre ses objectifs liés au fameux LRTZC !

Pourtant, RIEN n’oblige à atteindre des objectifs chiffrés d’éolien. Sinon, Paris devrait planter des centaines d’éoliennes dans ses parcs et sur le Champ de Mars ! Le « mix » énergétique doit se penser globalement et au niveau national.

Côté préfecture ?

D’un côté le Préfet instruit des projets de promoteurs, en refuse certains, peut en accepter d’autres. Les promoteurs peuvent également faire des recours juridiques.

D’un autre côté, l’Agglo annonce s’engager sur des projets « participatifs » et en partie publics.

Quelle temporalité entre les deux démarches ? Quelle place pour d’hypothétiques projets de l’Agglo si le préfet accepte ou refuse des projets privés ? Quelles discussions avec les services de l’État ?  Les habitants ont le droit de savoir.

De la justice sociale

C’est, au final, ce qui est attendu par les 42 000 habitants des communes menacées par des projets éoliens.

L’Agglomération, ses élus, doivent l’entendre.