Du social dans le Plan climat - Propositions pour l’Agglomération



Préambule

Oui, il y a une urgence climatique. Mais il y a aussi une urgence sociale. Les deux sont intimement liées. C’est pourquoi Vent debout s’adresse aux élus alors que la question de la politique communautaire a été largement débattue, voire rebattue, au cours des derniers mois.

« La Rochelle territoire zéro carbone », pilier du plan climat, doit être réinterrogé.

Non pas pour réduire les ambitions, mais parce que ce slogan très « com » est faux. En effet, il ne s’agit pas de « zéro carbone » mais de « neutralité » en voulant compenser les émissions des énergies fossiles par du renouvelable. En réalité, on demande à du renouvelable de produire plus, et donc de s’additionner, pas de se soustraire aux productions existantes (Port, aéroport, véhicules, bâtiments…). Quant à l’électricité, en France, elle est largement décarbonée avec le nucléaire et l’hydroélectrique.

Par ailleurs, avoir retenu l’échelle de l’Agglomération permet que tout le poids de la production d’énergies renouvelables pèse sur les communes rurales de la périphérie, les moins productrices de gaz à effet de serre (GES). Pourquoi ne pas circonscrire à la ville de La Rochelle par exemple cette ambition…

Le Plan climat doit être revu

Le PCAET (Plan climat air énergie territorial) a été voté d’extrême justesse, à 4 voix, grâce notamment aux voix des nombreux élus rochelais au Conseil communautaire.

Depuis, et face à l’opposition massive d’élus et habitants, l’Agglomération a modifié sa position et affirme vouloir réorienter ses objectifs, en particulier sur l’éolien, autour de trois axes : concertation, dimension publique des projets, production partagée avec les habitants.

Cela pose plusieurs questions, mais la principale demeure celle des objectifs éoliens : à ce jour, l’Agglo a pour objectif de production éolienne « une trentaine de machines de 4 MW chacune qu’il sera nécessaire d’installer sur l’agglomération ». Soit 100 à 120 MW.

Alors, s’opposer à tel ou tel projet, comme cela s’est produit sur deux projets (EOLISE et ENGIE), c’est bien. Mais 20 à 25 éoliennes privées, peu vertueuses, ou un peu publiques comme l’évoque l’Agglo, implantées en nombre à proximité des habitations de dizaines de milliers de d’habitants resteront des éoliennes qui dégraderont le cadre de vie, la biodiversité.

On ne peut pas prétendre sauver la planète en sacrifiant une grande partie des habitants.

Deux questions sur le Plan climat actuel qui a été voté.

1.   Quand le Vice-président de l’Agglomération déclare redéfinir les objectifs, ce Plan est-il vraiment remis en cause ? Va-t-il être modifié et représenté au Conseil communautaire ?

2.   Quid des débats publics qui devraient légalement être organisés autour de ce Plan ?

Par ailleurs, le préfet élabore une cartographie des zones propices à l’éolien. Certains élus de l’Agglomération en ont eu connaissance et ont été consultés. Quel avis ont-ils émis ? Les citoyens ont le droit de savoir.

Propositions de méthode

Il faut inverser la logique !

Consulter d’abord les élus et les habitants concernés sur la possibilité d’implantation d’éoliennes. Si oui, combien, où, comment et à quelles conditions ? Ensuite, adapter le PCAET en conséquence.

Or, depuis le début la CDA tente de faire accepter au forceps des éoliennes pour atteindre ses objectifs liés au fameux LRTZC !

Nous rappelons que si les collectivités de plus de 50 000 habitants doivent adopter un plan climat, RIEN n’oblige à atteindre des objectifs chiffrés d’éolien. Sinon, Paris devrait planter des centaines d’éoliennes dans ses parcs et sur le Champ de Mars !

L’Agglomération fait tout pour éviter un débat citoyen. Elle renvoie à un « Comité de développement » que personne ne connaît et à une « tournée des Conseils municipaux » pour « expliquer le Plan climat » à des élus qui n’auraient pas compris.

Mais, depuis des mois nous réclamons la tenue d’États généraux de la transition.

Ils permettraient de solliciter tous les acteurs, dans la transparence, et d’échanger vraiment avec les habitants intéressés, y compris leurs associations.

L’Agglomération doit s’engager par des actes forts et efficaces. Nous proposons deux mesures urgentes d’aide aux habitants pour une transition sociale et écologique.

Deux mesures que l’Agglomération devrait mettre en œuvre et financer-sur une programmation pluriannuelle- pour répondre à la grave crise énergétique, climatique et sociale :

1.  Une aide significative aux travaux d’isolation des logements collectifs et individuels pour réduire de façon importante la consommation d’énergie, en complément des aides nationales très insuffisantes.

2.  Une aide de 50%, voire plus, pour toute installation de panneaux photovoltaïques sur les logements des particuliers et les équipements publics.

Ces deux mesures, en subventionnant isolation et photovoltaïque, ont un double avantage : c’est le parc d’habitations que l’on améliore sur le long terme au-delà des occupants actuels, en plus de l’aide nécessaire et urgente aux personnes.

Alors que l’on trouve des millions pour l’aéroport, pour le port et l’accueil des paquebots polluants, pour les tribunes VIP du stade, et bien d’autres choses, l’urgence climatique et sociale ne doit-elle pas réinterroger les priorités de financements de l’Agglomération ?

Nous appelons les élus de l’Agglomération à prendre en compte ces propositions, en particulier dans le vote du budget 2023.

 La Rochelle, le 29 novembre 2022