Éolien en mer et sur terre : convergences de combats ?


Vent debout a répondu présent à la réunion organisée par le collectif NEMO (Non à l’éolien marin à Oléron) qui s’est tenue le vendredi 1er octobre à Marsilly, en présence du maire, Hervé Pineau.  Cette réunion d’information portait sur les projets éoliens off-shore au large d’Oléron et de Ré. 
Si l’éolien off-shore ne rentre pas dans le champ d’action immédiat de Vent debout, il nous a semblé intéressant de nous informer sur l’éolien off-shore.
Compte-rendu par Anne Marie Deracourt et Luc Robin de Vent debout

Tristes similitudes

Au cours de la projection d’un film sur les projets en baie de Saint-Brieuc et du Tréport, il est apparu de tristes similitudes avec la situation que dénonçons à Vent debout sur le territoire de la CDA :
  • Opacité sur les projets et leur développement potentiel sous prétexte du secret industriel, 
  • Etudes d’impact tronquées et inutiles puisque les travaux commencent avant leur résultat 
  • Sacrifice de la faune, de la flore, des zones de reproduction, des couloirs migratoires 
  • Autorisation officielle de détruire les espèces protégées
  • Destruction de la biodiversité
  • Manque d’information de la population qui est d’ailleurs absente de la chaine décisionnelle
  • Obstacle de l’Etat face à la démocratie environnementale 
  • Refus de respecter les décisions des conseils municipaux qui ont voté contre l’implantation d’éoliennes
  • Disproportion de moyens face aux juristes et avocats de multinationales
  • Préemption, confiscation et destruction du territoire par des lobbys et consortiums et fonds de pensions étrangers

Effets pervers : en mer et sur terre

Mais les effets pervers de l’éolien off-shore ne se limitent malheureusement pas au milieu marin et ceux qui croient pouvoir échapper au rouleau compresseur des promoteurs éoliens parce qu’ils regardent ailleurs, doivent savoir que l’énergie produite sera acheminée par voie terrestre via des milliers de tonnes de câbles haute-tension jusqu’à un poste de transformation.
Double peine donc pour les populations prises en tenailles entre terre et mer et la défiguration programmée du littoral.
Dès lors, nous pouvons affirmer que l’éolien, qu’il soit terrestre ou off-shore, est la face cachée de marchés économiques internationaux dont la protection de l’environnement est le cadet des soucis. 
Quant à la réelle utilité de l’éolien, force est de constater que les pro-éoliens (pour faire court) ne sont pas en mesure ou ne souhaitent pas répondre avec précision à une simple question de bon sens : Quelle énergie sera utilisée pour compenser les jours où il n’y a pas de vent ? Même si l’éolien en mer a un facteur de charge (temps de fonctionnement optimal) de 38% contre 25% pour le terrestre, il manque beaucoup d’électricité par rapport à la promesse !
A moins que la solution ne consiste à construire une centrale de production à gaz pour palier l’intermittence des éoliennes.
Autrement dit, pourquoi remplacer une énergie décarbonée, autonome et française par une énergie prétendument décarbonée qui devra être complétée par une énergie, dans certains cas fossile et de provenance étrangère, in fine plus coûteuse pour les consommateurs ? 
Kafka aurait salué cette absurdité et nous pourrions en rire si les enjeux économiques, environnementaux et humains n’étaient pas aussi graves.

Si tel est le cas, on peut légitiment s’interroger sur la souveraineté énergétique de notre pays tant vantée par les pouvoirs publics.
En résumé, le constat est identique. Qu’il soit terrestre ou off-shore, l’éolien, tel qu’il est promu, est une véritable escroquerie intellectuelle.  

Préserver le vivant

En effet, à l’heure où le monde vivant s’effondre, où des espèces disparaissent à jamais à cause de la pollution, de la déforestation, de l’urbanisation…comment peut-on dissocier la sécurité énergétique et la protection de la biodiversité ? Comment peut-on prétendre lutter contre le réchauffement climatique tout en orchestrant la destruction de l’environnement ? 
Le sujet de l’éolien est très vaste et touche beaucoup de domaines. A la vie, tout simplement. C’est pourquoi, il ne peut être confié aux…promoteurs éoliens !